UNE ALIMENTATION SAINE ET UNE PRODUCTION DURABLE NE SE FERONT PAS SANS LA BIODIVERSITÉ

mardi 12 mars 2024

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La protection de l’environnement, bouc émissaire commode, mais regrettable de la crise agricole.

L’agriculture est née de la biodiversité végétale, animale, fongique et microbienne et, aujourd’hui encore, les êtres humains dépendent directement et indirectement de cette biodiversité pour se nourrir, s’habiller, etc. Opposer activités agricoles et sauvegarde de la
biodiversité est donc fondamentalement un non-sens,
que nous dénonçons. Face aux difficultés économiques que rencontre actuellement une partie des agriculteurs, certains responsables politiques et agricoles ont choisi, plutôt que de remettre en cause les profondes inégalités existantes dans la distribution des aides publiques et la répartition des profits, de désigner les normes et les « contraintes » environnementales comme étant responsables de la crise. S’y ajoutent, sous prétexte de simplification, ou d’accélération, des propositions visant à limiter la capacité des citoyens à contester des activités, souvent illégales, dégradant l’environnement ainsi que le rôle des experts et des organismes scientifiques dans la fixation des normes sanitaires et environnementales. Certains n’hésitent pas à demander la quasi-suppression des activités de police de l’environnement, voire stigmatisent les personnes et les institutions chargées de faire respecter la loi. Les décisions du gouvernement faisant suite à ces demandes constituent des régressions majeures qui mettent en cause notre avenir
commun et devraient questionner l’ensemble de notre société.

Ces revendications prétendent souvent se fonder sur la notion de souveraineté alimentaire, mais dans une conception que nous considérons comme erronée. Nous dénonçons cette volonté de mettre dos à dos la protection de l’agriculture et celle de la nature. Elle occulte en effet les véritables raisons de la crise actuelle, et obère donc la recherche de solutions adaptées. Mais surtout, elle refuse de voir que, face aux multiples défis économiques, sociaux, sanitaires, climatiques, géopolitiques et environnementaux qu‘affronte notre agriculture, la préservation de la biodiversité constituent un atout essentiel, et non un handicap, pour élaborer des pratiques agricoles plus économes et plus résilientes tout en maintenant notre capacité de production. C’est pourquoi nos associations ont souhaité exprimer dans ce document une vision globale, ambitieuse et positive, de l’avenir de l’agriculture, vision qui est partagée par un nombre croissant d’agriculteurs et de citoyens.

Dossier CAP NATURE ET BIODIVERSITE
par FNE, LPO, ASPAS, FERUS, FNH, Humanité & biodiversité, OPIE, SFDE, SFEPM, SHF, SNPN, WWF