Liberté associative, j’écris ton nom

lundi 16 janvier 2023

Nous présentions ces derniers jours, à certains de nos partenaires historiques, nos orientations pour 2023, et avons constaté une écoute, et même un soutien explicite à nos projets…
De plus, en association avec d’autres acteurs de l’ESS, la MRES a remporté en novembre un marché public permettant d’être le relais d’Amelio sur le secteur sud de la Métropole.
Ceci nous fait dire qu’en 2022, si tout ne fut pas rose, la situation est meilleure qu’en 2021, grâce également à de nouveaux partenaires.

Et surtout, nous avons enfin pu nous reconcentrer sur nous-même avec deux groupes de travail sur la place des Solidarités dans le réseau et un autre sur notre « gouvernance ».
Cette situation nous permet de soutenir les associations en difficulté comme la maison dunkerquoise de l’environnement (http://maison-environnement.org/) ou encore le collectif Migraction59 (https://migraction59.net/).

Hélas, il y a des nuages à l’horizon.
Nous avons été invités, pour la première fois de notre existence, par le Secrétariat Général de Préfecture avec un ordre du jour vague concernant les "financements étatiques" à la MRES.
Nous y avons appris que le Président de Région avait adressé au Préfet un courrier nous mettant en cause pour le prêt de salles au collectif Nada (Non à l’agrandissement de l’aéroport de Lille Lesquin) pour un colloque international et nous reprochant de ne pas respecter le Contrat d’Engagement Républicain, en raison de propos prêtés par un journaliste de BFM-TV à un membre de ce collectif ayant fait référence à la "désobéissance civile".
Au regard d’éléments à charge aussi faibles contre la MRES, on pourrait en sourire - d’autant qu’aucun acte violent ou contraire à la loi n’a suivi ce colloque - s’il n’y avait d’autres précédents à Poitiers ou localement.

Concernant le Contrat d’Engagement Républicain (CER), soyons clairs : rien dans nos statuts, nos modes de gouvernance, nos modes d’action et nos décisions ne contredit les valeurs républicaines de Liberté, Égalité, Fraternité, que nous prétendons au contraire défendre pied à pied. De même, nous sommes opposés à tout acte violent. En revanche, nous revendiquons fièrement pour notre réseau comme pour l’ensemble du monde associatif la "fonction d’interpellation indispensable au fonctionnement de la démocratie" rappelée dans la Charte d’engagements réciproques de 2014, ratifiée alors par l’État et les représentants des Collectivités territoriales.

Le CER, document que chaque association doit signer lors d’une demande de subvention, est né de la loi contre le séparatisme. Il est rédigé dans des termes restrictifs quant au droit d’interpellation. Par ailleurs, il crée une insécurité juridique et financière tant pour les associations que pour leurs financeurs. Ceci a d’ailleurs entrainé plusieurs recours en cours d’examen au Conseil d’État.

Plus que jamais mobilisés avec le Mouvement Associatif et au sein du Collectif des Associations Citoyennes (http://www.associations-citoyennes.net/) nous poursuivrons en 2023 notre combat pour défendre les libertés associatives, "indispensables au fonctionnement de la démocratie" et vous invitons à la vigilance et à la mobilisation contre toute pression d’où qu’elle vienne.

En tous cas, je souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année à toutes et tous.

Philippe Pary - Président de la MRES

NB : Comprendre ce qu’est le Contrat d’Engagement Républicain, ressources disponibles ICI