DEEP FRANCE a été créée il y a 9 ans pour repousser les haines, ouvrir des dialogues, faire vivre l’espérance de paix avec l’Autre. Dans le but d’ancrer et de renforcer notre contribution à ce monde, nous avons œuvré à la création de 2 postes salariés, ouverts en septembre 2021 et septembre 2022.
Aujourd’hui, nous faisons le choix de mettre fin à ces postes salariés au sein de DEEP.
Travailler dans le secteur associatif ne nous a pas épargnées. Bien que solidaire et humaniste, il dépend d’un système économique compétitif. Nous avons redoublé d’efforts pour pérenniser notre structure et notre projet. Mais la marchandisation du secteur à l’œuvre depuis plusieurs années empêche les associations de jouer pleinement leur rôle de facilitatrices « d’espaces, de liens, de soins, de relations, de culture, d’éducation qui jusqu’alors échappaient aux logiques de marché, aux impératifs de rentabilité. » (Rapport de l’Observatoire citoyen de la marchandisation des associations)
Dans la synthèse de la grande consultation nationale qu’il a mené en 2024 auprès des associations, intitulée “Renforcer le financement des associations : une urgence démocratique”, le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) écrit : « [L]es associations remontent d’abord des difficultés limitantes liées au temps nécessaire pour rechercher des financements (91%) et au financement du fonctionnement de l’organisation (90%) et des projets à long terme (89%). Le délai de versement des aides publiques, les conditions attachées aux appels à projets, les difficultés à justifier du caractère innovant des projets ou à financer des projets innovants, sont aussi considérées comme des difficultés limitantes. »
Ces réalités nous soumettent, nous précarisent, nous épuisent, et nous éloignent de notre mission première.
Il fait de nous les cautions d’un système capitaliste mondial qui crée les inégalités et nous donne quelques miettes pour colmater les brèches.
Ce système s’effondre aujourd’hui. Il plie sous le poids de ses contradictions et de ses violences, comme le montre l’état du monde et de notre société. À l’échelle de notre association, les coupes budgétaires diverses liées au contexte politique et économique du pays ont achevé un modèle déjà trop précaire.
Nous, Léa et Célia, soutenues par le Conseil d’Administration de DEEP FRANCE, avons décidé de mettre fin au salariat dans la structure. Ce n’est pas la fin de l’association, mais la fin d’un cycle. Faire pause, pour accueillir quand il sera temps le commencement d’autre chose, c’est l’une des plus grandes résistances aujourd’hui.
DEEP continuera à vivre, porté par la force de ses membres et les graines que nous continuerons de semer à travers nos ateliers, nos événements et nos relations.
Merci à vous d’avoir cru en notre projet, d’avoir été nos partenaires, d’avoir permis d’insuffler une culture du dialogue et de la paix dans vos territoires, dans vos lieux de travail ou dans vos collectifs.
Et parce que les clôtures aussi se construisent,
Et parce que nous avons apprécié œuvrer à vos côtés,
Parce que construire la paix aujourd’hui c’est déjà retrouver du temps pour se parler, nous vous invitons chaleureusement à un temps de clôture le mercredi 26 février de 17h à 18h30 à la Cuisine commune de Lille-Fives.
Nous quitterons nos postes le 9 mars prochain. Nous sommes disponibles pour échanger individuellement avec vous. Nous restons joignables par mail à nos adresses respectives ainsi que sur l’adresse générale : france@globaldeepnetwork.org
Cher.e.s partenaires, recevez l’expression de notre sincère considération et de notre gratitude.
Au plaisir de vous retrouver le 26 février,
Célia, Léa, et les membres du CA : Sabrina, Daramy, Helen, Mikaël, Souhoufia, Marion, Ornella, Lily.