23 n° 203 - Printemps 2011

mardi 5 avril 2011

Etant donnée l’actualité dramatique des dernières semaines au Japon, le comité de rédaction du 23 a décidé de remplacer son édito habituel par ce texte rédigé à chaud durant les événements.

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23 n°203 - printemps 2011

EDITO

CATASTROPHE NUCLÉAIRE : D’INDISPENSABLES REMISES EN QUESTION.

Depuis le 11 mars, le Japon fait face à une dramatique série d’épreuves, et la Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités veut d’abord exprimer sa solidarité envers le peuple japonais si durement touché. Un bilan définitif n’est pas encore possible, mais on déplore déjà au moins 30 000 morts ou disparus, et 600 000 personnes déplacées, démunies de tout.
Mais, hélas ! il est maintenant certain qu’à ce désastre s’ajouteront dans les mois et les années à venir des victimes d’une catastrophe qui ne doit rien à la « nature ». En effet la situation des réacteurs de Fukushima est devenue incontrôlable, des matières radioactives ont été rejetées dans l’atmosphère, et même s’il est impossible d’en prévoir l’ampleur, elles provoqueront certainement des dégâts sur le territoire japonais et au-delà.

Cette catastrophe survenue dans un pays de très haute compétence technologique illustre bien qu’aucune technologie ne peut être considérée comme sûre à 100%. Les dégâts provoqués par la radioactivité sont très graves et irréversibles : même si la conception des centrales et leur surveillance peuvent réduire la probabilité d’un accident, il y a un cynisme inacceptable à mettre ainsi en danger la santé et la vie des habitants de la planète pour des générations.

La seule solution raisonnable et humainement acceptable est d’abandonner la production d’électricité nucléaire. Cette décision doit être prise immédiatement. Une première mesure doit être de ne pas prolonger l’exploitation des réacteurs au-delà de la durée prévue lors de leur construction : c’est le cas de la centrale de Gravelines, qui atteint les 30 ans. Les associations de la MRES savent bien que sortir du nucléaire ne peut se faire d’un claquement de doigts. Elles appellent à la tenue d’un débat sérieux, transparent et démocratique (enfin !). Elles y prendront toute leur place.

Le Conseil d’Administration de la MRES

Préoccupé depuis toujours par ces questions, le réseau MRES, qui est membre du réseau « Sortir du Nucléaire » s’est exprimé sur les politiques énergétiques à travers un texte collectif adopté en AG en 2005. Il travaille depuis un an sur un autre texte collectif sur le thème des risques technologiques, dont ceux liés au nucléaire.