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José Godin, la passion de la faune
vendredi 8 avril 2011
Article paru dans le 23 n°203, printemps 2011, journal d’expression des assos du réseau MRES
Président du Groupe Ornithologique et Naturaliste du N-PdC (GON) et cofondateur du Conservatoire Faunistique Régional, José Godin milite pour la préservation de la faune et afin de recréer du lien entre l’Homme et la nature.
Pourquoi ‘ les oiseaux ’ dans votre cheminement personnel ?
C’est probablement la richesse ornithologique de la région de Condé-sur-l’Escaut dans laquelle j’habite toujours, qui a fait que je me suis intéressé aux oiseaux vers l’âge de 15 ans. J’ai été initié ensuite à l’ornithologie de terrain et au baguage par Marius Loison, un ami belge avec qui j’ai d’abord fréquenté assidûment les marais de Harchies-Hensies-Pommeroeul et je suis devenu membre de la société ornithologique wallonne Aves dès 1967. Comme je faisais aussi des observations en France, mes données de terrain ont été transmises par Aves à Lucien Kérautret qui m’a contacté, m’a appris l’existence du GON qui venait d’être créé ; j’en suis devenu membre actif en 1968, membre de son conseil d’administration en 1969, vice-président en 1977 et président depuis 2004.
Avez-vous des vécus particulièrement positifs dans votre parcours ?
Dans le cadre de mes activités universitaires, j’ai eu la responsabilité de plusieurs modules de maîtrise de biologie des populations et des écosystèmes et d’une formation de troisième cycle intitulée « gestion des ressources naturelles renouvelables ». Je suis très satisfait de pouvoir collaborer avec bon nombre de mes anciens étudiants qui oeuvrent avec le réel souci du respect de l’environnement dans diverses structures publiques ou privées et dans des associations d’étude, de protection ou de gestion de la nature.
Dans le cadre de mes activités associatives, j’ai de grandes satisfactions : le GON est considéré comme une structure incontournable en matière de faune, son rôle de pilote du pôle faune du Réseau des acteurs de l’information naturaliste est reconnu. De plus, très récemment a été créée à l’initiative du GON et du Conservatoire des sites naturels du N-P-de-C le Conservatoire faunistique régional, le premier de France.
Enfin, les compétences acquises dans le cadre de mes activités professionnelles et associatives, très complémentaires, m’ont permis d’intégrer différentes structures* et d’y œuvrer pour la protection de la biodiversité et de l’environnement.
« Le citoyen semble porter un intérêt plus grand à la biodiversité ordinaire présente dans son cadre de vie. »
A l’inverse, des moments de déception... de frustration... de colère ?
Mon principal regret est la difficulté de faire appliquer la réglementation cynégétique (c’est à dire liée à la chasse). Cette réglementation existe, elle est souvent bien faite, mais elle est très mal appliquée ou pas appliquée du tout et totalement soumise aux lobbies. Il n’a échappé à personne que la fin du mois de novembre et le mois de décembre ont été particulièrement rigoureux (les plus rigoureux depuis 1969) ; l’administration et les milieux cynégétiques ont considéré que les critères d’une vague de froid n’étaient pas réunis et la chasse au gibier d’eau n’a pas été suspendue malgré ce que préconise le Code de l’environnement et en particulier son article R 424-3. Cette même administration vient de prolonger l’ouverture de la chasse au faisan sous la pression des éleveurs qui n’avaient pas réussi à écouler leurs stocks cet hiver…
Le GON est l’un des piliers de la MRES, comment l’appréhendez-vous aujourd’hui ?
En effet, le GON a bénéficié d’un local à la MNE de l’époque dès sa création en 1978 ; il a été occupé à plein temps dès le recrutement du premier salarié en 2001. La MNE hébergeait alors 16 associations ; actuellement, il y en a 110 parmi lesquelles les associations naturalistes ou de protection de l’environnement sont minoritaires, ce qui a été, sans aucun doute, le motif du changement de nom.
Quel regard portez-vous sur l’avenir, à court ou à long terme ?
Je suis assez partagé : d’une part, des engagements sont pris au niveau européen et régulièrement la France se fait rappeler à l’ordre, voire condamner car elle ne les respecte pas ; d’autre part, un effort important pour la biodiversité et l’environnement est fait en région et bien souvent les opérations qui y sont réalisées sont des opérations pilote résultant d’une collaboration efficace entre les associations et les pouvoirs publics. Le citoyen semble porter un intérêt plus grand à la biodiversité ordinaire présente dans son cadre de vie ; je suis donc plutôt optimiste pour l’avenir, en espérant que les mesures nécessaires ne seront pas prises trop tard sous la pression des lobbies.
Propos recueillis par Hélène Chanson
Bibliothèque du GON ouverte à tous les mercredis de 14h à 18h
Plus de 70 revues et une centaine d’ouvrages naturalistes sur la faune.
Biblio
disponible au GON et à la MRES
– « Le Héron », revue du GON
– Lille aux oiseaux : Où observer 50 espèces dans votre ville !
– Roubaix aux oiseaux : Où observer 50 espèces dans votre ville !
– Les mammifères de la région Nord-Pas-de-Calais - 1978-1999
* Conseil scientifique de l’environnement, Conseil scientifique régional du patrimoine naturel, Conseil départemental de la chasse et de la faune sauvage, Comité consultatif de gestion de différentes réserves, etc.