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Marchandisation de l’action éducative ?

jeudi 23 décembre 2010

Après la mobilisation du réseau MRES-APES sur le financement public des associations, les associations d’éducation à l’environnement lancent à leur tour un appel face aux appels d’offres qui se multiplient.

Appel des associations d’éducation à l’environnement et au développement durable

MRES - GRAINE - URCPIE – Fédération Nord Nature Environnement

Depuis de trop longues années, les associations d’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD), sont soumises à une dégradation administrative croissante de leurs conditions d’exercice et de ressources. Il en va d’ailleurs de même pour l’ensemble du monde associatif. La forme la plus inacceptable de cette dégradation est la marchandisation de l’action éducative, la multiplication des appels d’offres et mises en concurrence qui dévorent stérilement le temps de nos bénévoles et de nos salariés alors que nos moyens de fonctionnement diminuent, et qui vont totalement à l’encontre du projet de société solidaire et citoyen que nous portons. Face à cette situation qui s’aggrave d’année en année, la plupart de nos structures défendent cette idée simple et d’évidence : notre travail éducatif relève de l’intérêt général et devrait faire l’objet de missions subventionnées de manière pluriannuelle, dans un environnement administratif incitatif et non étriqué dans le contrôle, facilitateur et non sans cesse alourdi, éloigné des réalités de notre engagement citoyen bénévole et notre métier d’éducateur.

Cette revendication d’organiser notre travail sur la base de missions subventionnées pluriannuelles est fortement étayée par :
 le fait que les institutions, contrairement à ce qu’elles prétendent, ne sont pas « obligées » de recourir à la mise en concurrence.
 Les préconisations des Assises Nationales de l’EEDD : « Construire collectivement un argumentaire sur l’utilité sociale de l’EEDD dans le but de permettre aux associations de clarifier leur projet associatif, d’argumenter juridiquement en faveur de la subvention dans le cadre de partenariats entre associations et pouvoirs publics, d’élaborer avec l’Etat un accord cadre permettant de garantir l’utilité publique et le caractère non marchand de l’EEDD. »
 la volonté sociale largement partagée de sortir nos structures et nos salariés de la précarité en progressant dans la contractualisation et en enrayant la disparition de nos moyens.
 La plateforme revendicative diffusée nationalement par le Comité Français d’EEDD.Dans le même état d’esprit, une volonté de développer l’EEDD se concrétise nationalement et dans les régions, sous la forme d’« Espaces de Concertation », structures partenariales impulsées par les GRAINE(s) partout en France. Ce riche projet se fonde sur une batterie de réalités largement partagées :
 aucun programme de politique publique ne peut fonctionner et atteindre l’efficacité sans un important volet éducatif. C’est vrai pour les déchets, les Plans Climat, la Trame Verte et Bleue, pour le contrôle citoyen des activités polluantes, le PNSE, les SAGE, PDU et autres programmes de maîtrise des consommations…
 le besoin social objectif en actions continues d’EEDD est très largement supérieur à ce qui est proposé aujourd’hui. Le champ du nécessaire développement est très vaste.
 La proximité, le réalisme et la connaissance du terrain rendent l’action associative nettement plus efficace que n’importe quelle campagne de communication, à mise de fonds égale.
 Les acteurs et financeurs de l’EEDD se diversifient dans tous les secteurs d’activité.

Notre volonté est donc aujourd’hui de franchir une étape dans notre développement, dans la reconnaissance de notre action d’intérêt général, et de le faire de manière solidaire et collective.

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