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Comprendre l’agriculture d’aujourd’hui pour promouvoir des alternatives régionales.

jeudi 21 octobre 2010

Plus de 300 personnes étaient au rendez-vous pour assister à la conférence organisée par Terre de Liens et le CEDAPAS au Nouveau Siècle à Lille mercredi 16 juin. Marc Dufumier, ingénieur agronome spécialisé en développement agricole, est intervenu sur la question de l’agriculture de demain et les conséquences sociétales de la mondialisation.

L’objectif de cette soirée était double : interpeller le grand public et le monde agricole sur les conséquences des politiques agricoles mondiales et susciter questionnements et échanges autour du thème : « Quelles alternatives locales pour une agriculture responsable ? ».

Cécile Dubart et Julien Kieffer, coprésidents de l’association Terre de Liens Nord Pas-de-Calais, François Théry, président de l’association CEDAPAS et paysan à Gavrelle (Artois), et Jean-Louis Robillard, Vice-président en charge de l’agriculture au Conseil Régional, étaient présents à la tribune aux côtés de Marc Dufumier.

Une agriculture irresponsable

L’intervention de Marc Dufumier s’est articulée en deux temps : dans quelle mesure l’agriculture actuelle est en certains points irresponsable ? Quelles pistes pour une agriculture responsable ? Parmi les irresponsabilités citées : celle d’avoir sélectionné à travers le temps les variétés cultivées sur les seuls critères de productivité, ôtant la capacité des agriculteurs à pouvoir sélectionner des végétaux et animaux adaptés au terroir et les condamnant à renforcer la lutte contre les ravageurs et les adventices par des traitements insecticides et herbicides. Parallèlement, des régions du monde se sont spécialisées dans certaines productions, entraînant certaines incohérences agronomiques et mettant en concurrence sur un marché mondial des agricultures « qui ne se défendent pas avec les mêmes armes ». « Il y a donc urgence », nous dit Marc Dufumier, « à relocaliser l’agriculture et les productions » afin d’éviter de nouveaux désastres environnementaux et cesser de favoriser une agriculture qui diminue le nombre d’emplois par surface cultivée.

L’accès au foncier freiné

Le débat avec le public a soulevé la question de la responsabilité de tous sur l’agriculture de demain. Le problème sensible en région de l’accès au foncier a été soulevé (avec la pratique du « chapeau », freinant les possibilités de reprises des baux ruraux). Les problèmes de l’endettement des structures, de la partialité de l’encadrement agricole et leurs conséquences sur l’installation et la transmission des fermes ainsi que sur l’autonomie des agriculteurs étaient également à l’ordre du jour. Marc Dufumier a salué les initiatives du CEDAPAS, association mettant en avant les valeurs de l’agriculture paysanne et de proximité et travaillant sur la transmissibilité des petites fermes. Il salue également l’initiative de Terre de Liens sur la question de l’accès à la terre pour des projets en agriculture durable, mobilisant agriculteurs et citoyens autour d’une gestion concertée de la terre comme bien commun.

Emilie Lacourt (Cedapas), William Loveluck et Stéphanie Petitcunot (Terre de liens)

Biblio (disponible à la MRES)

Chemins d’Hommes ; l’agriculture paysanne en Nord-Pas-de-Calais
Saint Laurent Blangy : CEDAPAS, 2007.- DVD.- 65 mn

Via campesina : une alternative paysanne à la mondialisation néolibérale
VIA CAMPESINA - Jean Ziegler
Genève : Centre Europe Tiers Monde, 2002.