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MRES et Climat : retours de Copenhague

vendredi 18 décembre 2009

Alors que les associations s’activaient en région sur les enjeux de justice sociale, de solidarité et d’environnement associés au sommet de Copenhague, une délégation du réseau MRES s’est rendue sur-place.

Jeudi 10 décembre.

Départ en bus pour Copenhague, comme une légère impression de monter au front en voyant les militants qui sont venus nous saluer. Cette délégation de 40 lillois formée à l’initiative de la ville de Lille, est constituée d’associations, d’élus et techniciens de la Ville, d’experts et de citoyens issus de centres sociaux ou d’instances de démocratie participative. L’occasion de partager expériences, connaissances et opinions militantes.

Vendredi 11.

Arrivée à Copenhague, rencontre d’observateurs du Réseau Action Climat* et d’ENDA** une ONG du Sud. Difficile d’être enthousiaste face aux premiers constats sur les négociations. Les premières journées du sommet ont été chaotiques : texte initial préparé par les danois rejeté en masse, 28 000 négociateurs pour 15 000 places au Bella Center, programme des échanges de la journée émis le matin même… Les lobbyistes semblent à leur aise dans ce type de mécanisme qui ne transpire pas la pratique démocratique.

Côté négociations, ces journées techniques doivent préparer l’arrivée des politiques à partir du 17/12 et le traité est loin d’être bouclé. Les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) demeurent insuffisants, que ce soit pour les pays industrialisés ou les pays émergents. De plus, de nombreuses échappatoires (tels que le marché carbone ou les mécanismes de développement propre***) permettraient aux pays industrialisés de ramener leur réduction réelle à des niveaux très bas. Ainsi, l’engagement actuellement énoncé de l’UE de réduire de 20% ses émissions (en 2020 par rapport au niveau de 1990) correspondrait dans les faits à une stabilisation. Enfin, les pays industrialisés ne sont toujours pas prêts à assumer leurs responsabilités, notamment financière vis-à-vis des pays émergents : sujet d’achoppement qui génère des tensions nord-sud très palpables.

Samedi 12.

Le contre-sommet draine énormément d’acteurs : à tous les coins de rue, expos, conférences ou concerts reflètent la volonté de la société civile d’un accord à la hauteur des enjeux. Cette mobilisation bigarrée n’échappe hélas pas aux sponsorings privés qui en profitent pour un semblant de verdissement. Les militants n’ont pas peur du froid pour arpenter les rues tout au long de la journée. La manifestation est emmenée par un cortège « d’indigènes » et rassemble 100 000 militants qui n’hésitent pas à dénoncer de fausses solutions comme le nucléaire et scandent avec détermination « Climate Justice, NOW ». Déguisements, humour, musiques du monde entier : l’ambiance reste pacifique quoi qu’aient pu laisser paraître certains médias.

Dimanche 13.

Nous délaissons le front de Copenhague pour traverser un bras de mer et visiter deux éco-quartiers dans la ville suédoise de Malmö, dont un réalisé en rénovation sur un quartier délaissé et dégradé. Cette expérimentation permet de conforter l’idée que des réalisations environnementales contribuent à lutter contre les inégalités sociales.

Lundi 14.

Retour au bercail, avec la certitude, avant même la fin du sommet, que l’heure de la démobilisation n’est pas encore arrivée ! Sains, mais serons-nous saufs ?

Plus de renseignements : Vincent Tanguy - 03 20 52 12 02 ou mres@mres-asso.org

Du réseau MRES : Mireille (EDA), Virginie (Parole Citoyenne), Sabine (ADAV), Guillaume (Virage Energie), Xavier (Greenpeace), Thierry (Maison de l’éco-construction), Claude (CCFD/CRDTM), Stéphanie & Vincent (MRES)

* Réseau d’associations de lutte contre les changements climatiques - http://www.rac-f.org

** Environnement et Développement du Tiers-Monde – http://www.enda.sn

*** Cf http://www.rac-f.org